28 juillet 2018
Pour cette opération sur les prospectus publicitaires, 70 associations locales de l’UFC-Que Choisir se sont mobilisées. Les participants ont conservé tous les prospectus déposés dans leurs boîtes aux lettres en mai, puis les ont comptés et pesés. 40 % d’entre eux avaient un autocollant Stop Pub apposé sur leur boîte aux lettres.
Premier constat.
Le dispositif Stop Pub est efficace avec en moyenne 3 publicités reçues dans le mois au lieu de 60 quand il n’y était pas. Soit 24 fois moins de papier à jeter (100 g au lieu de 2,4 kg).
Second constat.
Les quantités distribuées restent phénoménales, avec 60 prospectus rien qu’au mois de mai, pourtant calme selon les volontaires. Car les tonnages ne baissent pas au niveau national, bien au contraire. Ils sont passés de 630 700 tonnes en 2004 à 726 840 tonnes en 2016, soit une hausse de 15 %. Compte tenu du Stop Pub apposé sur environ 20 % des boîtes aux lettres de l’Hexagone et qui est respecté, plus de 700 000 tonnes de papier atterrissent chez les 80 % de ménages non équipés. Eux reçoivent de plus en plus de prospectus, majoritairement en provenance des enseignes de la grande distribution, avec une mention toute spéciale pour Carrefour et E. Leclerc, suivis de Système U, Cora, Auchan, Leader Price puis Intermarché.
Un coût pour les contribuables.
Mais avec ou sans Stop Pub, ces prospectus coûtent cher aux consommateurs. D’une part, quand ils font leurs courses : c’est 185 € par an (chiffres 2016) pour une famille de 4 personnes, à travers ses achats, les enseignes répercutant le coût de leurs publicités dans le prix des produits. D’autre part, en raison des coûts de collecte et de traitement de ces déchets de papiers, en partie payés par les contribuables locaux à travers leur taxe d’ordures ménagères. Seuls les ménages facturés à la redevance incitative (QC n° 566) en sont dispensés s’ils n’ont pas de publicité à jeter.
Cette nouvelle enquête, après celle de 2014, prouve que rien n’a changé. Le plus cocasse, c’est que nous en sommes au troisième plan national de prévention des déchets. Le dispositif Stop Pub faisait déjà partie des mesures phares du premier pour réduire les tonnages de prospectus publicitaires, mais ces derniers sont encore classés au titre des « priorité n° 1 » du plan actuel, tant l’efficacité des mesures reste égale à zéro.
Demandez le Stop Pub.
Il faut donc changer de braquet. L’éco-contribution s’avère sans aucun effet ; seules de lourdes pénalités financières parviendraient à détourner les enseignes de ce marketing passéiste et polluant. La balle est dans le camp des pouvoirs publics…
Mais les consommateurs ne sont pas démunis. A supposer que 50 % des boîtes aux lettres affichent le Stop Pub, la grande distribution sera obligée de réduire nettement sa production d’imprimés publicitaires. Une stratégie gagnante pour l’environnement et pour le budget des consommateurs.
L’UFC Que Choisir Brest invite donc ses adhérents à apposer sur leur boîte aux lettres, l’autocollant « STOP PUB » qu’ils peuvent trouver à notre association locale.
(Source : Que Choisir n° 571)
