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Quel usage pour l'eau de pluie ?

24 juillet 2017

 

 

 

 

 

Par « eau de pluie », on entend l’eau collectée en aval de la toiture. Après ruissellement sur le toit et stockage en cuve, un développement bactérien est possible. Il s’agit donc d’une eau non potable, car contaminée microbiologiquement principalement lors du passage sur le toit et chimiquement en raison par exemple des pesticides dans la pluie ou des métaux ou amiante présents dans le toit.

 

Cette eau ne respecte donc pas les limites de qualité fixées par le code de santé publique pour les eaux destinées à la consommation humaine. Il est aussi à noter que le stockage d’eau de pluie en cuve peut engendrer des risques de développement parasitaire (chikungunya, dengue…), de transmission en cas d’épizootie aviaire et de noyade pour les jeunes enfants si la cuve est mal conçue.

 

 

Risque de bouillon de culture.

 

Toute connexion entre le réseau d’eau de pluie et le réseau d’eau potable est interdite. L’usage d’eau de pluie à l’intérieur de l’habitat nécessite la coexistence d’un réseau d’eau de pluie (non potable) avec le réseau public de distribution d’eau potable. La présence de ces deux réseaux expose les habitants à des risques sanitaires en raison de la possibilité d’interconnexion entre eux. Sous ce terme, on désigne la mauvaise conception de l’appoint en eau potable (nécessaire lorsque la cuve de stockage est vide) et les piquages effectués (par erreur ou volontairement) sur le réseau d’eau de pluie au lieu du réseau d’eau potable lors d’interventions ultérieures de plomberie.

 

Ces interconnexions présentent deux types de risque. Un, les occupants du bâtiment peuvent être amenés à consommer, sans le savoir, de l’eau de pluie et être malades (gastro-entérite notamment). Deux, la population alimentée par le réseau public de distribution peut aussi consommer de l’eau contaminée par le phénomène de retour d’eau lors de travaux sur le réseau, avec un nombre de personnes impactées beaucoup plus élevé.

 

L’arrêté du 21 août 2008 établit la liste des usages de l’eau de pluie autorisés : les usages extérieurs (arrosage, lavage de véhicules…), l’alimentation des chasses d’eau et le lavage des sols, le nettoyage du linge sous réserve d’assurer un traitement des eaux adapté. Les usages professionnels et industriels sont autorisés, à l’exception de deux requérant l’usage d’une eau potable.

 

L’eau de pluie doit être collectée exclusivement à l’aval de toitures inaccessibles. Le stockage de l’eau peut s’effectuer dans une cuve hors-sol ou enterrée mais aucun produit antigel ne doit être utilisé. L’utilisation de l’eau de pluie est interdite à l’intérieur des établissements sociaux et médico-sociaux, d’hébergement de personnes âgées ; des cabinets médicaux, dentaires, laboratoires de biologie médicale et des établissements de transfusion sanguine ; des crèches, des écoles…

 

Outre différentes règles techniques d’installation, un entretien strict est nécessaire. Ainsi, le propriétaire doit entretenir régulièrement les équipements de récupération d’eau de pluie et doit vérifier au moins tous les six mois la propreté des équipements de récupération d’eau de pluie, l’existence de la signalisation des réseaux et des points de soutirage, l’absence de connexion entre le réseau destiné à la consommation humaine et le réseau d’eau de pluie.

 

Il a l’obligation de procéder annuellement au nettoyage des filtres, à la vidange, au nettoyage et à la désinfection de la cuve de stockage, à la vérification des vannes et robinets de soutirage. Il doit établir et tenir à jour un carnet sanitaire, tout comme il doit informer les occupants du bâtiment des modalités de fonctionnement des équipements. Enfin, le propriétaire d’une installation dont les eaux de pluie récupérées et utilisées sont rejetées au réseau d’assainissement collectif doit effectuer une déclaration d’usage en mairie.

 

 

Source Le Sillon.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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