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Le nouveau compteur intelligent « Linky » arrive !

04 mars 2016

 

 

 

 

 

D’ici 2021, la quasi-totalité des anciens compteurs sera remplacée par un compteur communicant qui pourra recevoir des ordres et envoyer des données sans l’intervention physique d’un agent. Il a été conçu pour faciliter la vie des clients d’ERDF !...

 

 

Comment ça marche ?

 

Pour envoyer et recevoir les informations, Linky utilise le courant porteur en ligne (par les lignes électriques classiques), ainsi votre consommation sera relevée à distance, en temps réel. Votre facture sera basée sur votre consommation et plus d’estimation.

De nombreuses interventions pourront être réalisées à distance.

 

 

Peut-on refuser l’installation de Linky ?

 

Le compteur n’est pas la propriété des clients mais des collectivités locales, en vertu de l’article L322-4 du code de l’énergie. Des associations, notamment celles qui défendent les personnes hypersensibles aux ondes, soulignent que la loi n’interdit pas explicitement au consommateur de refuser cette installation. Et les encourage à le faire. L’amende de 1 500 € initialement prévue dans la loi des transitions énergétiques a été retirée du texte.

 

 

Le compteur LINKY dangereux ?

 

Experts d’ERDF qui rassurent d’un côté, associations Robin des Toits et Nextup qui inquiètent de l’autre, le compteur Linky fait l’objet d’informations radicalement contradictoires quant à ses éventuels risques pour la santé et le logement. Que Choisir fait le point.

 

Que certaines associations déroulent un argumentaire très alarmiste sur le compteur Linky n’a rien d’étonnant. Voir des dangers dans toutes les technologies sans fil, c’est leur raison d’être.

 

Avec Linky, Robin des Toits enfourche un nouveau combat : le compteur génèrerait des ondes électromagnétiques dangereuses. De son côté, l’association Nextup y ajoute un tableau terrifiant sur les risques d’incendies, de pannes des appareils électriques, de dysfonctionnements de la domotique.

 

En face, ERDF, la filiale de distribution d’EDF, nie tout en bloc. Les ondes électromagnétiques ? Absurde. Accusé de tous les maux, le courant porteur en ligne (CPL) « s’arrête au compteur, et ce dernier ne communique que quelques secondes avec son concentrateur qui recueille les données par CPL, et c’est entre minuit et 6 heures du matin ». La domotique perturbée, avec les volets roulants, la porte de garage ou l’arrosage automatique qui ne répondent plus ou se déclenchent intempestivement ? Impossible. « Sur les 300 000 compteurs Linky qui fonctionnent depuis 5 ans, on n’a eu aucun problème sur la domotique, on n’a jamais constaté de perturbations électromagnétiques, assure Bernard Lassus, directeur du programme Linky chez ERDF. C’est un point que nous suivons de très près ». Les quelques incendies ? « Le compteur lui-même n’est pas en cause, martèle ERDF, il s’agit d’une erreur d’installation, d’un défaut de serrage qui provoque un court-circuit et qui peut se produire tout autant avec un compteur traditionnel. » ERDF dit former et contrôler les entreprises de pose au plus près pour que ça ne se reproduise pas.

 

 

Ondes des radiofréquences « cancérogènes possibles »

 

Alors qui croire ? La technologie CPL utilise les fils électriques classiques qui fournissent le courant. Dans le cas du compteur LINKY, elle y transmet les données par radiofréquences de 75 kilohertz. Or, ces câbles électriques classiques ont été conçus pour le 50 hertz du courant électrique, pas pour les champs électromagnétiques des radiofréquences. L’inquiétude est donc légitime, d’autant que le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé les ondes des radiofréquences dans la catégorie « cancérogène possible », ce qui n’a rien d’anodin.


Reste que l’exposition domestique aux ondes vient avant tout des téléphones portables, puis du Wi-Fi, bien avant la technologie CPL qui est d’ailleurs déjà très répandue, tant pour la domotique que pour assurer la connexion à Internet. Face à toutes ces sources, la contribution du compteur Linky ne peut être que mineure.

 

Si inquiétudes il doit y avoir, elles portent plus sur le risque de perturbations qui dérèglerait des systèmes ou des appareils, la technologie CPL ayant été souvent mise en cause sur ce point. « Il peut y avoir des interférences avec des appareils qui fonctionnent sur la même fréquence, confirme Jean-Charles Lebunetel, maître de conférences à l’Université de Tours et spécialiste de la compatibilité électromagnétique. Mais en l’occurrence, c’est plutôt la transmission CPL de Linky qui risque d’être affectée ». Directeur de recherches CNRS à l’IETR, l’Institut d’électronique et de télécommunications de Rennes, Philippe Besnier travaille sur les interférences et la compatibilité électromagnétique. « Ces nouveaux systèmes coexistent avec de nombreux autres parfois bien plus émetteurs de signaux parasites et de champs électromagnétiques que les courants porteurs en ligne, souligne-t-il, et les appareils sont testés en laboratoire. Mais les normes de compatibilité électromagnétique sont édictées à un moment donné, elles n’avancent pas toujours aussi vite que les nouvelles technologies, il faut être attentif aux remontées de terrain ».

 

Quant au risque d’incendie, il est rare mais réel, avec 8 cas recensés pour 300 000 compteurs installés pendant l’expérimentation. C’est trop, d’autant que Linky ne présente aucun intérêt pour les consommateurs. Il pourrait même alourdir la facture d’électricité !...

 

 

http://www.quechoisir.org/environnement-energie/energie/electricite-gaz/actualite-compteur-linky-peut-on-le-refuser

 

 

(Source UFC Que Choisir).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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