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OGM : le grand deal de Barroso

Juin 2010

 

 

 

 


Sur la question des OGM la Commission de l’Union européenne (UE) est en porte à faux. Elle veut autoriser leur culture et leur commercialisation en Europe. Or, majoritairement, la population n’en veut pas. Huit États dont la France, l’Allemagne et l’Autriche s’opposent à leur culture par le biais d’une clause de sauvegarde (manque de connaissances sur leurs impacts). La Commission a tenté sans succès de vaincre ces oppositions nationales par des attendus scientifiques fournis par l’Autorité européenne de sécurité alimentaire (EFSA).

 

Les réactions nationales ont alors été des plus vigoureuses et ont ouvertement mis en cause la compétence de cet organisme. La secrétaire d’État à l'Écologie, Chantal Jouanno, "refuse de reconnaître (son) expertise". Il faut dire que plusieurs directeurs de l’EFSA ayant eu à traiter des avis sur les OGM ont ou ont eu des liens directs avec les semenciers. Le fait a été finalement reconnu par sa directrice générale. L’EFSA nage donc en plein conflit d’intérêts. Pour ses avis à l’UE elle ne s’appuie - en toute « innocence » - que sur les études que veulent bien lui fournir les semenciers ! On se croirait dans le monde de Oui-oui. Réformer en profondeur le fonctionnement de cet organisme est à l’évidence une nécessité urgente.

 

En attendant, le deal qu’envisage actuellement Barroso est le suivant. Chacun des pays de l’UE pourrait s’opposer à la culture d’OGM sur son sol (merci, ça se fait déjà sans problème). En échange de quoi les États ne s’opposeraient plus aux autorisations d’OGM par Bruxelles. Mais… la commercialisation et les échanges de produits OGM ne pourraient pas être limités (bonjour la dissémination). Quant à réformer l’EFSA il n’en est pas question.

 

Visiblement, avec ce deal, il s’agit de les introduire par la fenêtre avant que des tests d’innocuité scientifiquement dignes de ce nom ne soient réalisés. Curieusement d’ailleurs il n’y a pas de recherches publiques de toxicité, hors financements privés, donc indépendantes et objectives, qui soient menées sur le sujet. La santé humaine et celle de l’environnement sont pourtant dans la balance. Où est le bon sens ? 

 

 

 

 

 

 

 

 

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