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À l’opposé de Grenelle

Juin 2010

 

 

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L’ICCE, vous ne connaissez pas ? Ça signifie « indemnité compensatoire de contraintes environnementales ». C’est apparu en 2008 suite à la condamnation de la France par la Cour de justice européenne du fait des teneurs excessives de nitrates dans les eaux de certains bassins versants bretons.

 

Cette « compensation » - admirons au passage le choix du mot - est destinée aux éleveurs dont la production d’azote organique par le cheptel (via ses déjections) dépasse les 140 kg par hectare. Ce chiffre est la limite au-delà de laquelle on considère qu’il y a pollution. Dégressive dans le temps, l’indemnité doit permettre aux éleveurs en dépassement de s’adapter aux « contraintes » nées de la condamnation par l’Europe. En échange d’attestations sur l’honneur, d’engagements divers à respecter, bien sûr.

 

Quant à ceux qui ne sont pas en dépassement de la norme, comme les agriculteurs bio par exemple, ils n’ont pas besoin d’aide, voilà tout. (Im)Moralité : polluez et vous serez subventionné, soyez vertueux et vous serez « oublié ». Dans un milieu prompt à brandir l’argument de la « distorsion de concurrence », ce renversement des valeurs ne semble pas choquer le moins du monde. Devant un tel déni du bon sens, faut-il s’étonner si, 30 ans après leur apparition, les marées vertes n’ont fait qu’empirer ? Et puis, comment croire après ça que l’objectif de développement de l’agriculture bio décidé à Grenelle puisse être atteint ? 

 

 

 

 

 

 

 

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