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Activités humaines et biodiversité

08 janvier 2021

 

 

 

 

 

L'accélération de la fréquence des épidémies pourrait être en partie due aux activités humaines qui modifient l’environnement et augmentent la probabilité d’une rencontre entre humains et pathogènes. Le récent rapport de l’IPBES (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques) suggère ainsi que 30 % des maladies émergentes identifiées depuis 1960 ont été causées par des modifications dans l’aménagement du territoire au détriment de zones sauvages et par l'exploitation des terres à des fins agricoles.

 

Dans certaines régions du monde, l’extension des terres agricoles associée à la déforestation signifie que des espèces animales sauvages sont plus à risque d’entrer en contact avec le bétail et avec les humains, et donc de transmettre d’éventuels virus. La transmission du virus Nipah en Malaisie à la fin du siècle dernier en est un bon exemple : l’habitat naturel des chauves-souris du genre Pteropus porteuses du virus y a été détruit par la déforestation, poussant ces animaux à s’installer dans les vergers à proximité d’espèces domestiquées. Le bétail a été infecté en consommant des fruits exposés aux chauves-souris et contenant le virus, puis a à son tour infecté l’humain.

 

Des données supplémentaires suggèrent aussi un lien entre fréquence accrue des épidémies entre 1990 et 2016, déforestation dans les zones tropicales et expansion de zones agricoles, notamment pour les plantations de palmiers à huile.

 

De même, le trafic et la vente d’animaux sauvages semblent aussi avoir accéléré l’exposition humaine à ces pathogènes. L’interdiction de la vente d’animaux exotiques pourrait s'avérer nécessaire pour prévenir de futures pandémies similaires à celle que nous vivons actuellement.

 

Certains travaux soulignent aussi que le changement climatique est associé à un risque pandémique futur dans la mesure où il pourrait accélérer les déplacements d’espèces sauvages qui constituent de potentiels réservoirs viraux ainsi que les mouvements de populations, augmentant ainsi la diffusion des maladies.

 

Pour de nombreux chercheurs, la surveillance et la prévention de futures épidémies sont donc étroitement liées à une action plus robuste pour mieux protéger l’environnement des activités humaines et réduire les effets les plus délétères du réchauffement climatique.

 

Le constat d’un lien entre crise écologique, changement climatique et épidémies constitue par ailleurs un argument pour continuer à promouvoir l'approche du mouvement One Health (« Une seule santé ») qui aborde de façon systémique et unifiée la santé publique humaine ainsi que la santé animale et environnementale aux échelles locale, nationale et planétaire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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