27 mars 2016
L’Union européenne (UE) a enfoncé le clou. Fin 2015, la Commission a annoncé qu’elle allait poursuivre devant la justice européenne les pays récalcitrants. C’est-à-dire les pays qui n’ont pas encore transposé dans leur législation nationale la Directive sur le redressement des banques et la résolution de leurs défaillances. Ce nom charmant cache rien de moins que la « tonte » planifiée des comptes en cas de faillite d’une banque. Si les actionnaires et les détenteurs d’obligation de la banque ne suffisent pas à éponger les pertes – et c’est assuré - il est prévu de pomper les comptes des déposants. C’est appelé le « bail in » (l’autre option dite « bail out » fait appel à une « bouée » extérieure à la banque, l’État). L’UE, prévoyante, organise donc la tonte en prévision du krach financier que tous les augures tiennent pour inéluctable.
Qu’en est-il en France ? Bonne élève de la classe, la France a - fort discrètement - obéi à son maître, le 20 août dernier, avec une application à compter du 1er janvier 2016. Cela s’est fait sans bruit, par simple ordonnance, sans débat à l’Assemblée nationale ni au Sénat. À noter que la grande presse n’en a quasiment pas parlé non plus. Un mouton calme est plus facile à tondre. Nos amis banquiers le savent bien.
Pour en revenir à la Commission européenne, celle-ci s’est fâchée parce que six pays renâclent à transposer la fameuse directive légalisant le gigantesque hold-up (mieux vaut appeler la chose par son nom). Tchéquie, Luxembourg, Pays-Bas, Pologne, Roumanie et Suède sont donc concernés. Pas de moutons hors de l’enclos.
Mais un déposant averti en vaut deux. Pas sûr que la récolte de laine des banksters soit plus abondante pour autant,. À chacun de savoir ce qu’il a à faire, car quand on vide un étang, on ne prévient pas les grenouilles, hein !
