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Qui veut de la viande artificielle ?

28 février 2020

 

 

 

 

 

Chaque Français mange en moyenne quatre-vingt-huit kilos de viande par an selon le ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation. Nous sommes parmi les pays les plus carnivores du monde. Mais pour combien de temps encore ? La consommation de viande est-elle devenue un problème planétaire ? L'élevage intensif des vaches, cochons, poulets serait-il une aberration pour l'environnement ?

 

Certaines boucheries ont été attaquées par des activistes « anti-viande ». D'autres manifestent pour la fermeture des abattoirs. Certaines associations végétariennes soutiennent la recherche pour la viande artificielle. Il faut s'attendre à quelques excès. Malgré le phénomène « végan », la consommation de viande en France n'a pas diminué. Pour les uns c'est la fin des abattoirs, pour les autres c'est la fin des terroirs.

 

L'élevage est un gros contributeur de gaz à effet de serre. Cultiver la viande à partir de cellules souches semble sur le papier une alternative plus durable. La viande in vitro, aussi dénommée viande cultivée, viande synthétique ou viande artificielle est un produit carné réalisé par des techniques d'ingénierie tissulaire qui se passent ainsi de l'utilisation de chair animale. Pourtant, à très long terme, le bénéfice en matière de réchauffement climatique pourrait s'inverser. Cela n'empêche pas de nombreuses startups de se lancer sur le marché, malgré des prix de production pour le moment prohibitifs et une demande très incertaine des consommateurs, plutôt réticents aux produits très transformés.

 

Pourra-t-on bientôt manger de la viande... sans viande ? Des chercheurs et des industriels appellent « la viande alternative » : burgers végétaux fabriqués à partir de mélange de protéines végétales, faux-filet fabriqué à partir de vraies cellules de bœuf... cultivées en laboratoire ! Ces nouveaux aliments ont l'odeur, l'apparence et le goût de la viande, avec une promesse : une viande plus saine, sans antibiotiques, sans hormones de croissance, sans émission de gaz à effet de serre et sans souffrance animale. Nous sommes bien loin de la tendance actuelle du retour au naturel.

 

Pour le moment, il n'est de toute façon pas question de déguster cette fausse viande, en premier lieu pour une question de prix. Le premier steak sorti des laboratoires en 2013 avait ainsi coûté 285 000 € pour 142 grammes. Même si différentes startups promettent des prix compétitifs par rapport à la viande traditionnelle, ce n'est certainement pas pour la prochaine décennie.

 

De nombreuses startups ont ainsi préféré fabriquer leur fausse viande : nuggets, burgers à partir d'un mélange de protéines végétales, des imitations bourrées d'additifs de toutes sortes, mais convaincantes semble-t-il sur le plan du goût et de la texture.

 

Est-ce un rêve pour écologistes ? Une révolution alimentaire ? C'est surtout un marché gigantesque qui aiguise les appétits de l'industrie et de milliardaires attirés par le caractère révolutionnaire de cette innovation. Selon les industriels, d'ici 2030, dix pour cent de la viande mangée dans le monde ne viendra pas d'un animal.

 

Mais notre planète et l'environnement s'en porteront-ils vraiment mieux ? La viande in vitro sera peut-être pire pour la planète que la vraie. La culture de cellules musculaires nécessite des hormones, des facteurs de croissance, du sérum de veau fœtal, des antibiotiques et des fongicides qui vont se retrouver dans les eaux usées des usines.

 

Certains chercheurs jugent qu'il existe bien d'autres solutions plus accessibles pour nourrir l'humanité tout en respectant les animaux et la nature.

 

 

(Source : www.reussir.fr/la-viande-in-vitro)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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