06 mai 2016
TAFTA est un traité de libre échange entre les États-Unis et l’Union européenne (UE) en cours de négociation. Il était confidentiel et les eurodéputés y avaient un accès extrêmement réglementé, pas de photos, document en anglais seulement, sous surveillance constante par un fonctionnaire, interdiction de crayon et de papier personnels, etc. Depuis quelques jours, les fuites à son propos se multiplient. Les journaux en parlent maintenant chaque jour. L’association Greenpeace notamment permet d’en connaître un peu plus. Et ça n’est pas réjouissant. Cela fera l’objet d’un texte ultérieur.
Car il y a plus pressé : un autre traité, le CETA, du même genre que le précédent, mais entre le Canada et l’UE cette fois, a été signé - silencieusement - en 2014. Sa ratification par les provinces canadiennes et les différents États de l’UE est en cours ! Peu de monde le sait. Un débat au Parlement européen à son sujet est prévu le 13 mai (dans une semaine). Pour être validé, le CETA doit être ratifié à la fois par le Conseil des chefs d’État de l’UE et par les États membres eux-mêmes.
Ceux qui pensent qu’un tel traité avec le Canada n’a guère d’importance par rapport au TAFTA se trompent. 81 % des entreprises US présentes en Europe ont aussi une filiale au Canada… d’où elles pourront tordre le bras des gouvernements européens s’ils contreviennent à leurs intérêts. Comme il est prévu de le faire à partir des USA si TAFTA est signé un jour. Alors, de là à soupçonner que les fuites concernant TAFTA serviraient de chiffon rouge pour détourner l’attention d’une ratification de CETA, seuls les complotistes y pensent, bien sûr.
D'après le blog de Victorinox (langage coloré et humour assurés) :
